Accueil L’oulipien de l’année Il se penche il voudrait attraper sa valise
S’il ne se bouge penche-t-il

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S’il ne se bouge, penche-t-il ? On voudrait n’attraper que sa lourde valise, celle que jadis convoitait Queneau. C’en est quasi sûr, puisqu’une coutumière horde cache d’inévitables escrocs. Pourrait-il jamais se tirer ? Penche-toi et vois alors Raymond à Paris : sa Zazie, grande, serait surprise qu’il reparte. Ne cherche, trouve-le ! Aussi décharné, sec, maigrelet qu’efflanqué, un tel sac contient de trop vieux demi-fayots.

Quand on jeûnait, vous avez fait ça : devenir bœuf. Une grenouille — orde comme marchandise — gonflerait, qui cependant se crèverait. Plaît-il ? À prétendre flouer cyniquement de si pauvres estomacs provinciaux, redoutons de moquer la punitive mort ! dit-on. Et vous, votre greffe d’une panse orde vaudrait bâtardise à la gourmande mite, laquelle a successivement grignoté des tissus, des os blanchis et des rideaux moisis.

Devant cela, la pire boue paraîtrait urbaine, aimable. On ne retrousse guère sa fringante cotte. Si le pourpoint lâche, on peut certes arguer commodément de poudrer sa triste mine encore pâlotte. Mais lorsqu’elle-il, inclusive, voit orthographier la traditionnelle gadoue, elle-il-on cherche quoi ? Le piètre purin culturel.

On ne regrette qu’à attendre la prévisible fin, où les donjons agrestes rétréciront bicoques : autrefois on y mettait Gargantua sans peine, façon nabot. Ses frusques plus qu’infectes déteindront, loques moins l’hygiénique écu, dévalué de tout vair pelé ou même d’épluchure. Or, qui ne supputerait dure condition qu’affronter un nouveau matin ?


Un mot sur deux restitue le sonnet de Queneau :
S’il ne se bouge, penche-t-il ? On voudrait n’attraper que sa lourde valise (...)