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Marie-Paule n’est pas une sainte

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Marie-Paule n’est pas une sainte de tradition. Pour imaginer sa sainteté, oublier l‘auréole des cieux nimbant ses cheveux de bombasse en halo d‘or prêt à briller ? Abandonner les représentations dans une étable à materner, retirer les moutons de l’étable et les envoyer sur des plateaux où ils paîtront après trois maternités, au cours desquelles il faut les compter régulièrement pour accélérer l’endormissement de l’humanité, effacer ensuite les halos d’or des cheveux en les jetant dans des poubelles d’or-dure très recyclable dans lesquelles on plonge les mains pour en tirer les filaments d‘or de qualité supérieure, voler plusieurs de ces filaments ensemble pour fabriquer un lingot, bobiner ces cheveux pour en faire des écheveaux…
Une sainteté extrêmement indécente, qui s’était déplacée des bûchers aux hôpitaux psychiatriques. Avec la grosseur des mémères en dépression, l’humeur sautante, le bourrage de médoc dans les vapes des pavillons dont les barreaux étaient dressés pour épargner la décente société. Une fin de démente.