Accueil L’oulipien de l’année Je regarde le bistrot
Le point de vue du barman : je regarde les clients

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C’était le décor attendu d’un bar de la Tamise
avec son ennui répandu comme une fumée grise [1]
le cafard le brouillard sont aussi au comptoir [2]
moi j’essuie les verres au fond du café
j’ai bien trop à faire pour pouvoir rêver [3]
au comptoir on peut apercevoir
un garçon aux yeux couleur de suie
il boit sans s’arrêter il boit pour oublier [4]
je n’avais pas bien compris ce qu’il disait rien que pour lui
My beloved stayed in Paris [5]
ils sont arrivés se tenant par la main
l’air émerveillé de deux chérubins portant le soleil [6]
les amants merveilleux l’extase dans les yeux
au plus profond d’eux-mêmes entendaient
entendaient une musique la musique pathétique
de leur cœur de leurs cœurs qui battaient [7]
qu’il était triste cet Anglais [8]
et pendant qu’il buvait son histoire s’en allait
en laissant comme pourboire des on dit sur le comptoir [9]
moi j’essuie les verres au fond du café
j’ai bien trop à faire pour pouvoir rêver [10]
c’est dans les bastringues à matelots
que je trimballe encore ma peau
les bras ouverts à l’infini car moi je suis comme la mer [11]
une mer étrange et belle à vrai dire et tous les serments
que me prêtèrent quelques belles y trouvèrent leur dénouement [12]

Monk Piaffe, C’est à Hambourges et alia


[1Qu’il était triste cet Anglais, Édith Piaf

[2L’homme des bars

[3Les amants d’un jour

[4L’homme des bars

[5Qu’il était triste cet Anglais, Édith Piaf

[6Les amants d’un jour

[7Les amants d’un jour

[8Qu’il était triste cet Anglais

[9Opinion publique

[10Les amants d’un jour

[11C’est à Hambourg

[12La mer à boire

Vers tirés de chansons d’Édith Piaf.