Accueil L’oulipien de l’année Je regarde le bistrot
Le chevalier sans nom regarde la taverne

Page précédente Page suivante

Le chevalier sans nom regarde la taverne,
Basse, noire, enfumée, comme un bouge d’Arverne. ;
Comme en forêt de Brocélande, des vapeurs
Pâles fissurent son esprit, son coeur
Et celui de sa Dame, dont les yeux le hantent .
Jusqu’au Val sans retour son image l’enchante
Lorsque le jour se lève et que son corps s’enfuit
Son coeur reste près d’elle et revit le déduit.
De la fontaine au gué sur le pont des possibles,
Champion de fin’amor, l’amant se veut la cible .
Sa quête l’a conduit au royaume de Gorre
Puis chez un roi-pêcheur où l’attend une amphore.
Ce sera quoi ? Ce sera pour l’instant juste croire
Au ciel de vos yeux bleus, ma Reine, à ce mirage,
Car ma quête impossible est celle d’un plus sage.

Yvan le Moine, Au bouge. Le cheval qui chemine.