examinons ces oiseaux aux mœurs encore inconnues, rêve ce monsieur.
si nous avions en main une œuvre sérieuse, avisée ou ornée, nous verrions vos mines, animaux inouïs, sur un énorme canevas aux nuances variées, ainsi nous concevrions mieux vos mœurs.
mais aucun mec ne vous a saisis, oiseaux aux nuances roses associées au noir ou au roux, aucun n’a vu vos iris rêveurs, ni ouï vos cris menus comme souriceaux.
vous mourez si on vous manie, si on vous serre, ou même si on vous caresse avec une main amène.
vous mourez sans cause connue, si nous vous examinons sans cesser nos rires, si nous vous méconnaissons, si nous remuons nos mains sur nos crânes.
si un son nerveux résonne au soir venu, vous vivez une mauvaise soirée. mais en vous, oiseaux rusés, oiseaux suaves, résonne un cœur énorme.

maurice vian, écrasons ce cœur, mcmxxxxxiii.
numéro xxi, xxviii marmaivier