Accueil L’oulipien de l’année Diomira, une ville invisible
Une cité rare

Page précédente Page suivante

De là, un jour, deux peut être, à pied ou à dos de mule mène à Dio-Mira,
la cité aux cent rues où le ciel se mire dans le pavé poli. On n’y voit
pas un dôme, mais dix, dix fois dix, et des nefs, des arcs... Pas de
bois, même de teck, mais du fer lacé, noué, limé, du jade et du stuc
doré. Et puis un parc où dort la race de Baal. Et sur le tout un coq
d’or pur, qui à la fin de la nuit se pose sur une tour. Rien de bien
rare en tout cela, rien de neuf.
 _ À la fin d’août, le jour se fait plus bref et lui, qui est venu de loin
sera ému s’il erre un soir dans le tohu-bohu. Sous les dais un feu luit,
puis deux, puis cinq, puis tous et une voix d’alto, du haut d’une loge,
crie : ô !
Il rêve — est ce fou ? — que ceux là ont déjà tenu le même rôle dans la même fête, et que ce fut une joie dont le goût ne s’est pas fané. Une joie dont il a faim.

Les mots comptent quatre lettres ou moins