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Pour faire le portrait d’une maliette
Pour faire le portrait d’une maliette, peindre d’abord une cage :

J’ai franc trac. J’ai semé, j’ai rôdé, mais j’ai cru gâcher mon émoi : ébaudi, bec béant, j’ai piégé rare caille grège, amoureusement.
J’ai créché céans. Portraitiste, j’ai cru particulariser illustration dada : j’ai bec dada, j’ai bec dada, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec...
J’ai bec doré, j’ai bec dada, j’ai bec dada, j’ai bec, j’ai bec. Abbé, j’ai amendé, j’ai allégé. Mon alpage guida mon armée évadée.
Mon nom resplendissait : j’ai bec dada, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec. Collectionnons cent pérégrinations !
J’ai bec, j’ai bec, j’ai bec... J’ai gaîté étourdissante, banjo joice, dièse enflé, effet chargé — lait cru buccal, cacaos bus, amère salade labiale.
J’ai bec, j’ai bec dada, j’ai bec, j’ai bec dada, j’ai bec, j’ai fac, j’ai fac légale : universitaire, j’ai théoriquement révolutionné mon alinéa.
Investigateur fou, j’ai basané chics tourterelles crépusculaires. J’ai bec dada, j’ai bec, j’ai bec dada, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec...
J’ai bec dada, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec, j’ai bec. Surprenantes idées transparentes, codas peu transcendantales !
J’ai bec, j’ai bec, j’ai bec. Mon arcane lui scanda mon hélice damnée. J’ai bec, j’ai bec, j’ai bec. Dames canes zinzinulent, survivantes.
J’ai bec dada, j’ai bec décati, j’ai bec monstrueux. Mon micmac tua mon apax. J’ai clamecé, pourrissant pile chez mon Aleph final. Maman !
Puis, en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau, cliquer doucement sur le bouton "Gématrie des lignes" :

Gilles Esposito-Farèse en a dit : « Cet exercice acrobatique répond à une question que je me suis récemment posée : est-il possible d’obtenir deux images différentes avec le programme de gématrie binaire <http://www.gef.free.fr/gemBin.html>
? J’avais déjà tenté un ambigramme minimaliste en jouant sur la justification à gauche vs à droite <http://www.gef.free.fr/oulipo44.htm...>
, mais il s’agit ci-dessus d’obtenir deux images parfaitement rectangulaires selon les deux options "Gématrie des lignes" et "Gématries des mots concaténées".
La seconde est déjà _très_ dure toute seule, cf. <https://groupes.renater.fr/sympa/ar...>
, donc c’est ici encore plus monstrueux. Forcer les lignes à avoir la même longueur selon les deux options demande en particulier de résoudre des équations (du même genre que dans la musique isogématrique récemment inventée par Rémi Schulz, comme ces images binaires). Le psittacisme du texte ci-dessus reflète la grande quantité de mots de gématrie égale à 10 que les rares solutions m’ont imposé. »