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Maliettes vagabondes
il pensa
mœurs des maliettes
mais qui saura les étudier
il faudrait un gros ouvrage sur papier couché
illustré d’eaux-fortes en couleurs dues au labeur de nos meilleurs animaliers
hélas qui jamais prit une maliette couleur de suie au poitrail rouge à l’œil de lune aux cris légers de petite souris
maliettes
mourant dès qu’un doigt
frôle vos plumes impalpables
lorsqu’on vous regarde trop longtemps ou lorsqu’on rit
lorsqu’on vous tourne le dos qu’on enlève son chapeau que la nuit se fait entendre
maliettes
subtiles et tendres
maliettes vous dont le cœur
dont le cœur occupe à l’intérieur toute la place
tout l’espace
où les autres bêtes
logent des organes banals
qui jamais
saura vous décrire
maliettes
Par Noël Bernard
M’étant avisé que BV n’était pas loin d’avoir, par anticipation, écrit un bigollo ( « bigollo » = « vagabond » en italien) je me suis borné à retoucher son texte pour faire apparaître cette forme.