Accueil • L’oulipien de l’année • Mœurs des maliettes •
La maliette en soi
La maliette ulule et son chant gazouillait
qu’elle ne mange pas la mûre blanche et molle
d’où s’imprègne l’effluve en sa gorge à corolle.
La maliette au for patient et douillet
ne picore de fruit, car si le bruit brouillait
l’accord tout d’harmonie alors qu’elle s’envole,
elle mourrait au son palpitant du symbole,
sinistre octave et morne idéal inquiet.
Esquissant ses atours, duvet couleur de suie
dont on fait une eau-forte, un fertile burin
cisèle élégamment d’un trait son œil de lune.
Mais meurt la maliette à moins qu’elle ne fuie :
en elle aucun boyau, ce corps n’enrobe rien
qu’un cœur pourquoi sans fin la maliette ulule.
À la manière des Vers à soie de Jacques Roubaud.