Accueil L’oulipien de l’année Mœurs des maliettes
La Malieta

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Je suis la maliette à cœur vif et fragile
qui pince — occulte graine et contour du secret
où se dévoile en sorte un burin si fertile —
l’orbe encre caviar pour un autoportrait.

Dégarnir un chapeau, cette scène mutile
la suie ornant mon frac, qu’alors déchirerait
la peur d’un dos tourné, cause à vos yeux futile
mais dont sommeille l’ombre en morose forêt.

Las, qui m’étudiera ?... Qui saura me décrire ?
Mon poitrail rouge est corps de petite souris ;
j’ai gravé sous eau-forte une page de cris...

Je n’ai de foie au torse accroché, rien n’y gire
ondulant, fors le cœur, loge à spirituals
quand d’autres animaux n’ont qu’organes banals.


À la manière d’El Desdichado.