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Jean Bart était une espèce au-dessus de l’hybride

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Jean Bart était une espèce au-dessus de l’hybride, le carpophore épais, dur et capable de résister aux attaques des intempéries. Il avait les spores du chapeau réguliers, les écailles vergetées, les lamelles poivrées, la cuticule couleur de terre, le pied orangé et tout à fait comestible. Il connaissait beaucoup de bolets, la chair ligneuse et compacte, un parfum odorant et doux, une saveur fine, suave. Il était vaginé, visqueux et radicant, aussi sanguin à éclore que livide à grouper ses morilles près du lactaire où on le vit toujours avec le gomphide glutineux si sapide et si rosé dans une telle forêt. Il savait parfaitement la mycologie, et il la pratiqua avec tant de rhodopaxilles, d’hypholomes et de sparassis crêpus, qu’il ne dut sa poussée et sa consommation qu’à sa fertilité et à sa saveur.

Ouvrage utilisé : G. Becker, Champignons, Gründ, 1983.

Texte d’origine de Léon Guérin, cité dans l’article Jean Bart de Wikipedia :

« Jean Bart avait la taille au-dessus de la médiocre, le corps bien fait, robuste et capable de résister à toutes les fatigues de la mer. Il avait les traits du visage bien formés, les yeux bleus, le teint beau, les cheveux blonds, la physionomie heureuse et tout à fait avenante. Il avait beaucoup de bon sens, l’esprit net et solide, une valeur ferme et toujours égale. Il était sobre, vigilant et intrépide ; aussi prompt à prendre son parti, que de sang-froid à donner ses ordres dans le combat, où on le vit toujours avec cette présence d’esprit si rare et si nécessaire en de semblables occasions. Il savait parfaitement son métier, et il le fit avec tant de désintéressement, d’approbation et de gloire, qu’il ne dut sa fortune et son élévation qu’à sa capacité et à sa valeur. »