Accueil L’oulipien de l’année Je regarde le bistrot
Je me souviens de Ian Monk et de son bistrot

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Je me souviens que Ian Monk a écrit un poème intitulé À Bourges.
Je me souviens que Regarde les hommes tomber est un film de Jacques Audiard, et qu’un groupe de musique a repris ce titre pour se désigner.
Je me souviens que bistrot est à tort considéré comme un mot d’origine russe.
Je me souviens qu’en cours d’anglais on nous apprenait la contraction de smoke et fog en smog.
Je me souviens qu’Athéna, en grec, est qualifiée γλαυκῶπις, à l’œil vert.
Je me souviens qu’Œdipe s’est crevé les yeux, et qu’on a aveuglé Michel Strogoff avec une barre de fer chauffée à blanc.
Je me souviens que rampe est l’un des derniers mots du roman de Raymond Queneau, Le Journal intime de Sally Mara « - Sally ! Tiens bon la rampe ! »
Je me souviens de cette phrase de Saint-Exupéry, qui m’a toujours paru cucul la praline : « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. »
Je me souviens de Casse toi pauvre con.
Je me souviens de l’infirmière dans le film MASH, dont l’intensité sexuelle lui vaut le surnom de « lèvres en feu ! », « hot lips ».
Je me souviens que dans Astérix chez les Bretons, on change l’ordre nom-adjectif, et que jolis yeux peut facilement devenir yeux jolis.
Je me souviens qu’on ne doit pas regarder fixement quelqu’un car c’est impoli.
Je me souviens que Louis Aragon a repris ce vers de Pétrarque dans un de ses poèmes du roman inachevé, « Oime il bel viso oime il soave sguardo ».
Je me souviens que « Impossible n’est pas français » n’a jamais été vraiment prononcé tel quel mais que tout le monde le place dans les conversations en l’attribuant à tel ou tel.
Je ne me souviens pas que le homard à la nage fasse partie des « aliments liquides et solides » que Georges Perec a ingurgités au cours de l’année mil neuf cent soixante-quatorze.
Je me souviendrai de Ian Monk et de son bistrot.