Accueil L’oulipien de l’année Oublier Clémence
Deux sonnets pour Clémence

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Quatorze vers rassoient l’esprit des ateliers :
Peut-on rêver à soi quand tout, là, se dérobe ?
Faut-il qu’un verrat soit, de ces lieux, le taulier ?
Qu’un pauvre ver à soie étouffe pour des robes ?

Lui, sans un verre, a soif et paraît fol à lier,
Dans son hiver à soirs déjantés et improbes,
Il me révéra, soit !, et voulut, sans alliés,
Que je n’évérasse wat, ni pagode ni scrobe.

Ce trouvère a soigné tous mes animaux sans
Se trouver à Soissons où, sans fin, il travaille :
L’être ouvert race oiseaux, canassons et cavailles.

Il verra, soi-disant, d’un coup d’œil un pur-sang,
L’enverra soixante ans au trou vert un peu comme
Eve erra swag et seule attendant d’autres hommes.


Les 14 lettres de "OUBLIE CLÉMENCE" sont à tour de rôle absentes des vers du sonnet suivant :

Mille chaudes vapeurs giclent jusqu’à flamber,
Vingt-cinq jolis bombyx, dans l’enfer, s’asphyxient,
Chaque ver, à jamais, va, flagrant d’hypoxie,
Penché sous sa jacquart, vif, de grège, nimbé.

Déjà, l’écheveau bout semant un parfum glauque
Qui vrombit au plafond toujours blanc du hangar.
Oh ! Jours fauves tombant piqués de réalgar,
Que dévore un fauchant joug du temps au bruit rauque.

Quant aux canuts vachards, Gnafron, joutait, aux plombs,
Face à l’horrible époque, aux vagues d’injustice,
Provoquant ci, jadis, guimbarda huit soufflons.

Dam, il fut embarqué, hélas, jugé pour vice.
Dans son boujaque, il prit deux volumes afghans
Du bouquin où un schmock parlait aux juifs vagants.