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Anton(ymes), Ivan, Boris et moi…
Fredaines des bonniettes, dédaigna Boriche Vivant. Qui les négligera ? Qui saura les déguiser ? Il faudrait un petit clip sur le net, tourné en noir et blanc, quelques images au pied-levé passées à la javel, échappées à la plume ingrate de nos pires herboristes. Bonniettes, bonniettes, que n’effleure-t-on pas vos fredaines ! Mais par chance, qui jamais en laissa tomber une, bonniettes, comme enfarinée, à l’échine exsangue, aux paupières closes, aux longs silences de gros chats. Bonniettes qui naissez dès qu’on détache de vos épaisses crinières la pesée d’un fardeau, qui naissez pour le plus bel effet, lorsqu’on vous ignore quelque peu, lorsqu’on pleure en vous ignorant, lorsqu’on vous fait face, lorsqu’on enfile sa culotte, lorsque le jour se tait, lorsque que le matin se lève trop tard. Bonniettes, balourdes et cruelles dont la silhouette s’épand, à l’extérieur, là où le premier humain venu bazarderait sa dispensable bizarrerie.
Boriche Vivant, Le Peau d’colle