Sept vers du sonnet de Queneau comptent 8 mots, qui peuvent servir d’acrostiches aux 8 vers de sélénets. Ci-après compilation à plusieurs mains d’envois successifs à la liste Oulipo et à Zazie Mode d’Emploi...

Il se penche il voudrait attraper sa valise
Qui se plaît à flouer de pauvres provinciaux
La mite a grignoté tissus os et rideaux
Devant la boue urbaine on retrousse sa cotte
Le lâche peut arguer de sa mine pâlotte
On regrette à la fin les agrestes bicoques
On mettait sans façon ses plus infectes loques

Il vient à la ville,
Se sent maculé,
Penche vers l’eau vile :
Il est acculé.

Voudrait-on ne croire
Attraper la mort ?
Sa nuit prend ta noire
Valise et paume or.

(Gilles Esposito-Farèse)
.

Qui perd sa valise
Se sent défaillir
Plaît-il qu’on le dise
À lui de périr

Flouer rend malade
De fiefs en bicoques
Pauvres rois en rade
Provinciaux en locques

(Annie Hupé)
.

La cotte est en loques :
Mite, qu’as-tu fait ?
A-t-on — mœurs loufoques —
Grignoté ? Bouffé ?

Tissus, bribe infecte,
Os, gisent pâlots.
Et toi, lâche insecte,
Rideaux sont tes lots.

(Noël Bernard)
.

Devant que se meure
La horde dans la
Boue de la demeure
Urbaine villa

On veut que la mite
Retrousse au matin
Sa proie favorite
Cotte de satin

(Annie Hupé)
.

Le bien climatique
Lâche prise, attends :
Peut-être en Arctique
Argüer du temps ?

De son chef, à l’aise,
Sa mer sans manchots
Mine la falaise
Pâlotte de chaux.

(Gilles Esposito-Farèse)
.

On dit que ta pomme
Regrette d’avoir
À vivre ici comme
La star du manoir

Fin blasé tu traques
Les pauvres gourbis
Agrestes baraques
Bicoques zarbis

(Nicolas Graner)
.

On trouve la boue,
Mettait-on point d’ors
Sans lâche gadoue,
Façon comme alors ?

Ses mites en hordes
Plus pauvres qu’écus,
Infectes font ordes
Loques aux tissus.

(Robert Rapilly)

BONUS —
.

Qui prit la valoche
Se loin embarquait
Plaît-il bien que moche
À sembler Riquet

Flouer la boussole
De brus vers nabots
Pauvres ça console
Provinciaux pas beaux

(Yvan Maurage)
.

Devant la valise
La loque pourrit
Boue sale boue grise
Urbaine flétrit

On argue que l’homme
Retrousse au lever
Sa mèche et consomme
Cotte sans rêver

(Annie Hupé)