Accueil L’oulipien de l’année Diomira, une ville invisible
Un pavé dans la mare

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Je m’étais installé en terrasse intérieure. Je reluquais le décor Stark et les vieilles poules aux yeux d’or. C’était une chouette après midi de septembre à la Coupole.Le pianiste jouait toujours pareil, l’air bienheureux, des standards un peu raccourcis.Le pianiste les jouais pareils, heureux. Quelquefois il se chantait ses notes en silence. A l’heure qu’il était, j’avais vraiment envie de me manger une frite, pour accompagner la vue de toutes ces vielles statues, tickets de théâtre en poche, venues exhiber leur beauté du passé présent .Encore un peu et un de ces soirs, j’allais me faire allumer . Les lampes au plafond m’envoyaient leurs reflets d’étain qui jouaient sur les bronzes. J’en avais eu pour mon argent de cette journée sur les Boul’, mais j’en étais heureux. Du moins jusqu’à ce que Diomira, une ex fraîchement éconduite de trois jours, ne balance un pavé dans la vitre en me voyant faire des oeillades à une huile. Grace aux dieux il ne m’avait pas atteint, passant légèrement à l’Est de mon oreille gauche.
« Houh ! » Brailla la caissière derrière sa cage de cristal, pendant que je m’évacuais de l’endroit. Je m’élançai dans le soir en direction du levant.Trois jours qu’elle me pistait. Jamais je n’avais vécu ça. Le scénario n’avait rien à envier à celui d’un feuilleton des débuts de la télévision couleur. J’en notais aussi le burlesque. Je me réfugiais au Dôme.
Bien au loin de la tour.