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Monostiques des Bois-Blancs

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au-dessus du canal une ligne grisée horizontale transperce l’air au rythme des pigeons bien ordonnés à la queue-leu-leu

ni tout à fait une chaise, ni tout à fait un banc, auprès de l’Espadon stationné sur la voie du silence

trouée d’eau tourbillon dans le temps des péniches perpétuelles et proustiennes sous le pont suspendu coupant l’arbre rare et fier dans le vent doux-amer

l’ombre d’un pont sur un escalier jaune, les voitures suivent les panneaux, dans le sens du courant, ou non


au milieu des balcons à colonnades et des façades boisées des petites barques vertes et fleuries colorent le voyage marin

ici on habite derrière des barreaux (mais pourquoi la bouée ?) qui ne savent pas trancher entre "chez soi et "chez tous"

cubes en bois et rectangles uniformes habitats tout serrés imbriqués de guingois vis-à-vis trous de vie utopie le commun magnifié par l’esprit pour survivre à la nuit

derrière une grille décorée les balcons et derrière les habitations et à l’intérieur les gens, et la vie des gens, à imaginer


entre quatre façades de briques rosées et rougies, au St Charles attablés nous faisons face à la tôle grisée et meurtrie.

pourrait-on trouver dans l’épicerie aveugle de quoi agrémenter la platitude de cette dalle de béton aux six bouleaux perforants ?

autre temps magasin d’autre temps une placette minérale toute humble et ses six bouleaux blancs traversés par l’élan anonymes étrangers une halte sans vernis un café une prière des accents de naguère

on a trouvé une trottinette dit l’affichette collée sur le lampadaire la place est calme en terrasse du St Charles deux clients