La première fois qu’Aurélien vit Bérénice il l’a trouva franchement laide. Paradoxalement cela lui plut… car il faut le dire, lui-même n’était pas un canon . Trouver aussi mal foutu que lui le rassurait quelque part. L’aspect physique a ses limites. D’autant qu’il faut y songer, cela reste éphémère et se détériore avec le temps, sans parler des accidents, des maladies qui peuvent accélérer le processus. Un peu farouche, Bérénice, habituée à un rejet systématique des éventuels prétendants que lui présentait son père, fut très étonnée quand Aurélien l’invita pour l’ouverture du bal. Moche peut-être, mais Bérénice était agréable au toucher et sentait bon… Il suffisait de fermer les yeux et de s’imaginer valser avec Marilyn Monroe. La puissance de l’imagination ! Voilà ce qu’il fallait développer pour se sortir de toutes les situations épineuses. Cela fit « tilt » chez Aurélien qui justement était chômeur de longue durée, en fin de droit… Et si demander la main de Bérénice à son père, le roi de la pizza surgelée, pouvait en même temps le tirer de la misère. Voilà une idée qu’il fallait creuser…