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L’Indécente (de πόλις de Schindler), une ville oulipienne

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C’est une cité singulière, aux murs métalliques et au régime rigoureux : on n’y vit que de l’étage. Ses habitants, des migrants en quelque sorte, dont l’humour d’un niveau discutable pourrait être qualifié d’esprit de l’escalier, l’appellent l’Indécente (c’est une plaisanterie au premier degré, sans doute pour se remonter le moral).

Loin d’être jumelée, c’est une ville sans parenté sans pareille, une sorte de fille unique. Je l’ai vue là, sans sœur ni frère.

La sans sœur est garnie de boutons causés par absence de l’étage. Elle est facile à alarmer…

Mais elle est sévère dès que l’on s’y trouve trop nombreux, elle refuse de nous accueillir, elle régit nos émotions : c’est la censeure. On la fête solennellement en mai, un jeudi.

La censeure se moque parfois de la cave, au fond. Mais quand le sol de la rue est strié de rayures (on parle alors de raies de chaussée), la cave se rebiffe, ce qui fait les pieds à la censeure. (Aimé Petit)

Contrainte proposée lors de l’atelier à la médiathèque du Vieux-Lille dans le cadre de la Nuit des Bibliothèques (dont le thème était : Voyages et pays imaginaires) : sur le modèle d’une proposition d’Hervé Le Tellier (in Cités de mémoire, 2003), rédigez la relation de votre découverte d’une ville dont un élément d’équipement domestique serait la réduction, un réfrigérateur en l’occurrence dans le texte d’HLT.