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Haïku de haïkus

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Haïku de haïkus ?
Dans l’ordre, écris cinq haïkus,
Puis sept, et puis cinq.

Bistrot lumineux
Dans le regard du passant
Assoiffé, à Bourges.

Brouillard londonien
Dans l’esprit du voyageur,
Smog impénétrable.

La glauque clarté
Dans l’œil vif du regardeur,
Néon éclatant.

L’éblouissement
Dans un esprit fissuré,
La double lumière.


L’approche en douceur
Vers la pupille voisine,
Prudente émotion.

La télépathie
Vers la pensée du voisin,
Un déchiffrement.

Lumière qui baisse
Vers une autre intimité,
Une nuit complice.

Lèvres desséchées
Vers la source qui apaise,
Bouches silencieuses.

Musique liquide
Vers les oreilles tendues,
Silence magique.

Jolis yeux qui brillent
Vers le regard captivé,
Fascination lente.

Monde des possibles
Vers une imagination,
Océan fertile.


Départ d’un rapiat
De la table d’à côté,
Pourboire perdu.

Regard insistant
Du barman derrière le bar,
Qu’est-ce que ce sera ?

Réponse en attente
Du double regard qui boit
Le visage aimé.

Océan si bleu
De ton œil, de ton regard,
Ivresse absolue.

Monde du possible
Des parallèles sécantes,
Nage où l’on se noie.