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Et soudain, on sent qu’on est libre

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Et soudain, on sent qu’on est libre. On marche, on respire, on comprend que notre corps qui s’est porté ici à travers la forêt n’a pas rencontré une douleur suffisante, et qu’il s’est adapté à notre rythme. Le brouillard froid a fondu devant nous. L’épaisse couche de fatigue a disparu devant les cimes que l’œil contemple comme une icône ou qu’il survole. Plus de résistance, du vide, un grand vide. On sourit, détendu, comme un vieillard grisé de champagne.

D’après Le feu, Henri Barbusse