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Décalexica

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En quittant ce lieu accueillant et en allant quatre jours en direction de l’est, le héros atteint Décalexica, une cité dotée de cinquante chœurs de cathédrales en argent, de statues en airain de tous les dieux, de rues dallées d’étain, d’un théâtre en cristal, d’un coq en or sur une tour dont le chant tout de justesse noue le lien de chaque nuit à l’aurore. Toute cette grâce, le touriste la connaît déjà car il l’a rencontrée, touchée de la dextre aussi dans d’autres cités. Or la singularité de celle-ci est que si l’on y accède en août au coucher du soleil quand les jours raccourcissent et que des cordées de torches de toutes les couleurs s’éclairent de concert aux entrées des restaurants, et que d’une terrasse une dulcinée crie : hou ! à quelque acolyte, on serait tenté de réseauter tous ceux qui à cet instant se disent qu’ils ont déjà goûté noces identiques et qu’ils ont alors été heureux.
D’après Gilles Esposito-Farèse, Ventriloque.
 
Afin d’éviter labiales (b, m, p) et labiodentales (f, v), 6 des 10 mots ont été remplacés par des synonymes :
agapes : noces
avec : dotée de
complice : acolyte
fil : lien
harmonieusement : tout de justesse
main : dextre