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Besoin de Choses

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Le vélo serait l’école du vent.
On compterait deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier serait celui qui fabriquerait la mécanique du monde et le second serait l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il serait rapide, plus le cycliste fabriquerait du vent.

Le vent du monde serait celui qui nous viendrait de face. Contre lui, je ne connaîtrais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prendriez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaudrait un camarade aux larges épaules. Vous vous feriez petit derrière lui et vous attendriez que ça passe. Plus précisément, vous attendriez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.

Paul Fournel, Besoin de Choses, Seuil 2001.

Georges Perec, Les choses : L’œil d’abord glisserait sur la moquette (…) Les murs seraient des placards de bois clair dont les ferrures de cuivre luiraient. Trois gravures (…) mèneraient (…) Ce serait une salle de séjour…