Les vers à soie murmurent dans le mûrier.

Ils ne mangent pas ces mûres blanches et molles.

De par nature ils sont allergiques au sucre.
Ils préfèrent brouter comme les ruminants.

Avec un bruit mouillé, ils mastiquent les feuilles.

À force, au bout d’un certain temps, ils sont repus.

Ils se tissent alors un onctueux cocon,
Laborieusement, avec un fil de bave.

En le dévidant on tire un long fil de soie

dont on fait pour une belle dame une robe,

belle également qu’elle porte avec allure.

Lorsque la dame meurt on l’ensevelit avec,
Pour l’éternité, sur la sépulture on plante
un mûrier où sans fin les vers à soie murmurent.

Sonnet sans rime.