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Onnan, destin des pierres

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Sept soirs à cheval nous conduisirent au val Onnan, nation du constant bora.
L’air conduit du parfum d’erg, des vagues, puis meut les fines poussières si
rousses allant en nos tenues. Son lancinant bruit cesse pas, on ne peut
envisager converser par la rue. Un livre raconte cela : si une fois ce bora
s’arrête, Onnan s’effondre.
Au val Onnan, à l’averse printanière, un chérubin, sept berges, tire une
pierre, hop !, d’un sac.
Son destin est écrit dessus. On y lit là ses fonctions, sa moitié, ses
chérubins et aussi sa fin. Certains fatums sont heureux, certains ressassés,
parfois certains sont affreux. Et, aussi infernal soit-ce, un civil à Onnan
saura y obéir, ni amer ni contestataire.
On parla au cicérone, babas. Il a répondu :

— Subir un destin affreux est aisé si on se sait innocent à sa misère.