Accueil L’oulipienne de l’année Diomira, une ville invisible
Monosyllabique

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Si on part de là et qu’on va trois jours vers l’est, on est à Diom, un
bourg où l’on voit cent toits de plomb, des vues de tous les dieux en
fer, des rues au sol de zinc, un zoo tout en sel de roc, un coq en or
qui crie au point du jour sur sa tour. Tous ces biens si beaux, ceux
qui ont fait le tour des mers les ont vus dans maints bourgs. Mais il
n’y a qu’à Diom que, si l’on s’y rend un soir de la fin d’août, quand
les jours se font plus courts et que les becs de gaz verts et bleus
sont mis à feu tous à la fois aux murs des fish and chips, et que du
haut d’un toit la voix d’un gars crie : hou !, on en vient à ce point,
qu’on en veut à ceux qui en ce temps croient qu’ils ont vu il y a peu
un tel soir et qu’ils ont eu ce jour-là de la joie.

Hie Tas Lot Cal Vit Nos - Les bleds qu’on ne peut pas voir (Seuil),
mis en bon Franc par Jean Tee Beau Dos

(et en mots qu’on dit d’un seul trait par Nid Col A Gras Nerf)