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Les vers-à-soie

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Les vers-à-soie font du plain-chant ou du free-jazz dans le laurier-sauce
ils ne prennent pas pour amuse-gueule ces quasi-mûres bleu-noir et douces-amères
pleines d’un L-fructose dont on ne fait pas d’eau-de-vie
les vers à soie qui sont des non-violents et des saintes-nitouches

prennent pour casse-croûte un mille-feuille et font glou-glou
ce qui les plonge dans un demi-sommeil, mais autour de leur en-soi
ils se tissent un couvre-lit en forme de coffre-fort bi-cylindro-parabolique
avec une simili-bave venue de leur arrière-gorge, puis ils flo-flottent dans un bain-marie ou plutôt un court-bouillon, dans l’eau-delà

En les dé-construisant on tire un fil-de-la-vierge extra-fin
dont on fait pour une belle-de-jour un saut-de-lit en pou-de-soie
lui-même super-superbeau, et qu’elle porte de façon ultra-chic

Quand la belle-de-jour retourne à la Terre-Mère, le pou-de-soie
lui sert de cache-sexe, et on met au-dessus de son dernier pied-à-terre, en guise de ciel-de-lit, à la mi-octobre
un laurier-sauce où sans pause-café ni arrêt-pipi les vers-à-soie font du plain-chant ou du free-jazz

Jacques-Alain Roubaud-Chevrier