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Le 118 et le 218

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Le 118 et le 218, ça me fait songer à ces deux gugusses qui se trémoussent dans leur T-shirt blanc flanqué d’un gros "118" ou "218" rouge, une sorte de dossard de la connerie. Ce sont les numéros des renseignements téléphoniques qui remplacent le fameux "12". Souvenez-vous les plus anciens et écoutez, les plus jeunes.

Il était une fois, il y a très longtemps, une époque dans laquelle les hommes, les femmes et les enfants vivaient sans PC, sans Mac, sans Ipod, Ipad, tablette, liseuse et autres Imachine-à-fric. Bref, un monde dans lequel l’obscurantisme régnait, un monde qui contraignait l’homo sapiens à se déplacer pour communiquer avec autrui, à se réunir dans des cafés, des lieux publics, des endroits où la promiscuité pouvait entraîner les pires extrémités : partager ses germes, ses bactéries et surtout ses idées, à travers la parole.

Ceux qui ne voulaient pas se mêler, pouvaient toujours utiliser un appareil fort pratique pour échanger à distance : le téléphone. C’est ici que notre numéro 12 prenait toute son importance. Mais je vous parle d’un temps désormais révolu, envers qui certains éprouvent encore un peu de nostalgie. Aujourd’hui, la parole est aux muets, mais pas aux manchots : il faut bien que le clavier s’exprime.

Alors franchement, à quoi bon ce 118 et ce 218, quand gougle, qui est notre ami à tous, ne l’oublions pas, se décarcasse pour nous livrer toutes les infos sur tout le monde ? Tout cela m’afflige. Tiens, je préfère encore aller au café du commerce quitte à prendre cent dix cuites !