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L’union libre

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Mon homme au sourire d’ivoire d’éléphant
Aux lèvres d’orgasmes sous la guerre
Mon homme aux embrassades de boîte de Pandore
Au regard de pomme d’amour
Au regard d’hermine et de velours
De marbre alangui
Mon homme à la chevelure de terre cuite fracturée et restaurée par endroit
À la chevelure de flammes et de pierres dilatées jusqu’à Dieu
Mon homme à la main de suzeraine de mon cœur
De désir libertin
À la main gauche d’un huis sans verrou
À l’auriculaire d’arbre déraciné qui tient bon
Aux ongles de souffrance, de maladie et de mort dans une belle lumière poudrée
Mon homme aux bras de porcelaine étincelante
Mon homme aux fesses de promesses offertes
Au sexe de Jupiter métamorphosé en aigle
Mon homme au nombril d’antiquité étrusque
Mon homme à la taille de Bacchus
De désirs et d’ivresses
De sang renversé
Mon homme aux aisselles de satyre
À la respiration de soupirant qui rend son dernier souffle
Mon homme aux orteils d’où miroite une chose horrible
Mon homme au cœur de coton, de laine et de soie torsadée
À la démarche d’un disciple d’Éraste
Mon homme à la nuque de joueur de cornemuse
De danse et de musique qui meurt en soi, balançoire intime

Poème écrit collectivement en "cadavre exquis" après la visite de l’exposition Amour au Louvre Lens. Le poème de référence est l’Union libre d’André Breton.