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J’ai longtemps bouquiné dans de vastes boutiques
Que des signes malins brouillaient de mille E
Et que leurs grands fichiers, étroits et trop verbeux,
Rendaient pareils, en noir, aux alphabets runiques.

Les moules, en bougeant les casses deux par deux,
Mêlaient d’une façon babélienne et prolixe
Les tout puissants accords des règles syntaxiques
Aux valeurs de l’accent modulé par mes vœux.

C’est là que tout est lu, pratiquant l’amalgame
En mêlant la biffure aux pages des copieurs
Et les encrages neufs, plagiés par des hâbleurs

Qui tous me pastichaient, m’ôtant du front la palme
Et dont l’unique soin était d’approfondir
Le manuscrit secret de mon œuvre à venir.

Charles Bénabou, Comment j’ai plagié certaines missives.