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L’Aède atteste

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L’Aède atteste...
Je suis un prince de Bohème
ma Sirène est l’élue.
 
Çà j’entends l’adresse
des bruits qu’invente Orphée,
plaintes ténébreuses.
 
Car je me lamente.
Décubitus, tristesse, l’ombre vêt
vanité d’être veuve.
 
Affres de sans-terre,
mes nuits suintent – mélopées
à cris des sénestres lunes.
 
Avec le sang de cep
– ce fruit qui presse mon xérès –
la vigne est en fleur zen.
 
Pampre et marc versés,
Phébus immunisé de rose sent
l’abîme d’enfers cruels.
 
Damned hélas d’Éden
s’enfuit, sublime, Démosthène.
Raviver femme feue ?
 
Alceste la Fée
depuis huit scènes s’obère.
Chagrine elle pleure.
 
Dame Véga terne
ne luit plus, hiberne mortelle.
Jais d’ébène pure.
 


Séquences vocaliques calquées sur Michelle Grangaud
A E E A E E
E U I U I E E O E E
A I E E E E U E
avec en filigrane une dramaturgie inspirée du Desdichado.