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Critiques de l’adoration des mages

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Critiques écrites au Musée du Mont-de-Piété de Bergues pendant la nuit des musées devant l’Adoration des mages.


Un artiste est né. Découverte d’une scène à l’authenticité bouleversante. Au centre de la toile, un enfant Jésus d’une beauté à couper le souffle est présenté par sa mère dont le doux regard se pose avec tendresse sur son bébé. L’amour maternel transpire dans chaque coup de pinceau de ce génie. La richesse de sa palette contribue à donner une impression de vérité dans la muette adoration exprimée par les rois mages. Rien n’est ici laissé au hasard , ni le décor qui sert de cadre à la scène, ni les détails des costumes. Un véritable régal pour les yeux. À ne manquer sous aucun prétexte.

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Sujet d’une banalité effarante. Des participants dans une position stéréotypée. Trois vieillards lubriques et libidineux, dont le regard inciterait chacun d’entre nous à faire un signalement à la protection maternelle et infantile, sont présents. La mère vierge ou la vierge mère semble totalement absente, comme droguée par ces vicelards dépravés. On se demande quel est le message subliminal que l’artiste – ou plutôt le gâcheur de couleurs – a tenté de faire passer. À boycotter absolument.

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Trois vieux croûtons mal peignés et ridiculement accoutrés présentent de la vulgaire quincaillerie à un sale gosse qui plonge la main dans une soupière. Tout dans ce tableau respire la misère. Les ruines à l’arrière-plan menacent de s’effondrer sur la masure sans murs qui sert de logis à cette famille de va-nu-pieds. Le visiteurs aux cheveux d’un blanc sale et couvert d’un rideau probablement acheté chez Emmaüs a cru bon d’apporter un ballon de foot dégonflé. Son collègue porte une cuirasse en fer-blanc qui le fait ressembler à un scarabée bousier. Il s’est muni d’un bilboquet, tu parles d’un cadeau pourri. Le troisième homme, un grand noir avec un chiffon sur la tête, a apporté des marrons chauds.

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Ce gros bébé joufflu n’a rien du petit bébé que l’on imagine à la naissance ! Le vieux et riche barbu agenouillé à ses pieds le dévore des yeux alors que le soi-disant nouveau-né plonge la main dans le vase ! Sa maman le couve du regard et semble ailleurs ! Que de monde autour de cet enfant, ils sont tous richement habillés alors que lui est nu ! Est-ce là l’étable où est né ce petit ? L’adoration, je la vois dans les yeux de sa mère, les yeux des gens simples qui sont au second plan… et dans ceux des enfants en bas à droite.

Critiques écrites au Musée du Mont-de-Piété de Bergues pendant la nuit des musées devant l’Adoration des mages.