Accueil L’oulipien de l’année Diomira, une ville invisible
Cœurs Diomira

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Mon cœur est la ville invisible
Sise trois jours vers le levant
Le trait qui l’a prise pour cible
Par le khamsin suivra le vent

Mon cœur d’or sera coq qui chante
Les heures en haut d’une tour
Combien de minutes soixante
Pour qu’il entonne son retour

Mon cœur brûle un soir de septembre
Phénix au crépuscule prompt
Soleil fossile il dore l’ambre
Rai quand les jours raccourciront

Mon cœur d’argent fut la coupole
Plein cintre au théâtre en cristal
Pavé d’étain c’est la rigole
Où coule un pleur sentimental

Mon cœur sort d’une friterie
Cornet comble de souvenirs
En terrasse une femme crie
Hou ! bonheur datant des menhirs

Mon cœur de bronze est la statue
Dont l’homme connaît la beauté
Dans d’autres villes il l’a vue
Diomira la déité

Sur le modèle des quatrains sentimentaux de Pibrac puis Roubaud